AGI – A Naples, une ville qui a toujours incarné l’esprit méditerranéen de dialogue et de partage culturel, a eu lieu la sixième conférence du Soft Power Club. Un événement d’envergure internationale qui a placé l’Italie – et le Sud en particulier – au centre d’une réflexion cruciale sur le rôle du soft power dans un monde traversé par les conflits, l’instabilité et les profondes transformations, notamment dans la région euro-méditerranéenne et africaine.
Le maire de Naples, Gaetano Manfredi, a réaffirmé avec force l’ambition de Naples à devenir “un lieu de rencontre, de dialogue et de discussion” pour une nouvelle dimension euro-méditerranéenne fondée sur la coopération, la paix et le respect mutuel. Une vision qui plonge ses racines dans l’histoire de Naples elle-même, mais qui envisage également l’avenir de l’Italie comme acteur stratégique de la Méditerranée au sens large, capable de tisser des liens politiques, économiques et culturels avec les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Le ministre des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, est également intervenu à travers un message vidéo pour souligner l’importance stratégique du soft power. “Le soft power italien – a-t-il dit – est une force millénaire, capable d’attirer et d’influencer sans générer de tensions. C’est ce qui rend le Made in Italy unique: une marque mondiale d’excellence, de qualité et d’innovation”. Dans un monde marqué par les guerres et le protectionnisme, l’Italie, a poursuivi Urso, doit renouveler son soft power en se concentrant sur des secteurs à fort contenu technologique tels que l’économie maritime, l’espace, la microélectronique et l’intelligence artificielle, sans perdre son identité culturelle. Le lien entre culture et pouvoir de persuasion a fait l’objet de la session sur le rôle transformateur de la diplomatie culturelle et des industries créatives, avec les contributions d’experts d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient. Parmi ces experts, Samia Nkrumah, fille du leader historique ghanéen Kwame Nkrumah, a évoqué la mémoire des pères fondateurs de l’Afrique indépendante et a relancé le rêve d’un continent uni, émancipé et partenaire en Méditerranée.
L’Italie se présente donc comme un pont naturel entre l’Europe et l’Afrique, capable d’offrir non seulement d’excellents produits, mais aussi des modèles de coopération culturelle, éducative et institutionnelle. Une occasion historique de renforcer sa présence sur le continent africain, non pas dans une logique néocoloniale, mais grâce à un soft power inclusif, fondé sur le partage et le respect.
La conférence, organisée par le Soft Power Club avec le parrainage de l’Université Federico II, de la municipalité de Naples et des institutions européennes, s’est conclue par une réflexion stratégique sur la Méditerranée orientale. Les voix des responsables religieux et culturels présents ont réaffirmé un concept clé: seul le dialogue, soutenu par une vision à long terme, peut apporter une réponse aux crises actuelles. Et à cet égard, l’Italie peut et doit jouer un rôle de premier plan.
