AGI – Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a réaffirmé son soutien à la solution “deux peuples, deux États” lors de la rencontre d’hier à la Farnesina avec son homologue de l’Autorité nationale palestinienne (ANP), Varsen Aghabekian. Après leur entretien au ministère, Tajani et Aghabekian se sont rendus au Policlinico Umberto I de Rome où, accompagnés de la ministre de l’Université et de la Recherche, Anna Maria Bernini, ils ont rendu visite à des enfants venus de Gaza. À ce jour, l’hôpital a soigné quatre mineurs. Les trois ministres se sont ensuite déplacés à l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù de Rome pour rencontrer la direction de l’établissement et rendre visite à des enfants palestiniens actuellement soignés, arrivés lors de la dernière évacuation médicale du 13 août. Depuis le début des évacuations médicales au départ de Gaza, l’hôpital Bambino Gesù a pris en charge 25 enfants palestiniens, dont la plupart ont déjà pu quitter l’hôpital après l’amélioration de leur état.
S’exprimant aux côtés d’Aghabekian au Policlinico Umberto I, Tajani a souligné qu’il était aujourd’hui très important de dialoguer avec la ministre des Affaires étrangères de l’ANP pour expliquer ce que fait l’Italie afin d’aider la population civile de Gaza. “L’Italie est le pays au monde qui accueille le plus de réfugiés venant de Gaza, avec les Émirats, la Turquie, le Qatar et l’Égypte. Nous sommes prêts à faire davantage et aussi à accueillir des étudiants. Ce n’est pas simple, car vous savez qu’il faut un accord avec les FDI (Forces de défense israéliennes), le Shin Bet, le Mossad, le gouvernement israélien et la Palestine. Ce n’est pas facile mais nous voulons le faire, nous poussons fortement pour recevoir des enfants mais aussi des étudiants”, a déclaré Tajani, en précisant que “la ministre Bernini s’y engage activement”. Par la suite, les autorités se sont rendues au Policlinico Universitario Agostino Gemelli, où elles ont rencontré une médecin palestinienne arrivée en Italie en juin grâce au couloir humanitaire pour effectuer son stage postuniversitaire en médecine et chirurgie.
Lors d’un point de presse conjoint avec Aghabekian au Gemelli, Tajani a expliqué avoir réaffirmé à son homologue l’engagement de l’Italie “pour un cessez-le-feu immédiat” à Gaza ainsi que pour la libération des otages israéliens “détenus par les terroristes”, tout en exprimant son opposition à une nouvelle offensive sur Gaza City.
Il a également souligné le soutien à l’Autorité nationale palestinienne en tant qu’unique interlocuteur du côté palestinien au cours de la rencontre avec Aghabekian, insistant sur le fait que l’avenir de Gaza “ne doit pas inclure le Hamas”, tandis que l’ANP doit jouer un rôle “de premier plan” dans la bande de Gaza.
Le chef de la diplomatie italienne a par ailleurs précisé que, pour que l’Italie reconnaisse officiellement un État palestinien, il fallait d’abord le créer. “Nous voulons que l’État palestinien puisse vivre en paix aux côtés de l’État d’Israël”, a réaffirmé le ministre. Le peuple palestinien a droit à un État qu’Israël “doit reconnaître”, a-t-il déclaré lors du point presse, en soulignant que “pour qu’il y ait un État, il faut aussi qu’il y ait un peuple”. “Nous devons écouter ce que veulent les Palestiniens, il existe un plan de reconstruction présenté par l’Égypte” a poursuivi Tajani, avant d’ajouter que “je ne crois pas qu’il faille faciliter la fuite des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie”.