giovedì, Ottobre 9, 2025
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Tunisie–Italie: un contrat de 460 millions d’euros au groupe Prysmian pour le projet Elmed

AGI – Le groupe italien Prysmian, leader mondial des systèmes de transmission d’énergie, a remporté un contrat de 460 millions d’euros pour la pose du câble sous-marin Elmed, destiné à relier les réseaux électriques de l’Italie et de la Tunisie. L’annonce a été faite fin septembre, à la suite de l’appel d’offres international conjoint lancé par le gestionnaire du réseau électrique italien Terna et la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg). Cet investissement, l’un des plus importants dans le domaine des infrastructures énergétiques euro-méditerranéennes, reste subordonné à la finalisation de certains détails contractuels, mais constitue déjà une étape historique.
 
“Il s’agit d’un projet d’une grande importance pour l’Italie, la Tunisie, l’Europe et l’Afrique. Avoir été choisis témoigne de notre expérience dans la gestion de défis d’envergure et dans la recherche de solutions intelligentes. Les deux pays bénéficieront de cette interconnexion, qui contribuera à la transition mondiale vers une énergie plus propre”, a déclaré Raul Gil, vice-président exécutif Transmission BU de Prysmian. L’interconnexion électrique reliera la sous-station de Partanna, en Sicile, à celle de Mlaabi, dans la péninsule du Cap Bon, en Tunisie. Le câble traversera le détroit de Sicile, atteignant une profondeur maximale d’environ 800 mètres. Les opérations d’installation seront effectuées à bord du navire poseur de câbles Prysmian Monna Lisa. Il s’agira du premier câble sous-marin à relier de façon permanente l’Afrique du Nord et l’Europe.

 

 Prysmian a déjà remporté plusieurs projets d’interconnexion sous-marine avec Terna, dont le Tyrrhenian Link, qui a établi le record mondial d’installation d’un câble électrique à haute tension en courant continu à une profondeur de 2.150 mètres lors des essais en mer. Selon l’entreprise, il s’agit d’une installation record, la première fois qu’un câble de ce type est posé à une telle profondeur. S’ajoutent à cela l’Adriatic Link – reliant les régions des Marches et des Abruzzes – et le projet Sa.Co.I.3 HVDC, qui connectera la Sardaigne, la Corse et l’Italie continentale. Pour la Tunisie, le projet Elmed représente une opportunité concrète de renforcer sa sécurité énergétique et de valoriser la production issue des énergies renouvelables. Pour l’Italie et l’Europe, il constitue une pièce maîtresse dans la diversification des approvisionnements et dans la construction d’un espace méditerranéen plus intégré sur le plan énergétique.
 
L’idée d’Elmed remonte au début des années 2000, mais le projet est longtemps resté bloqué par des obstacles politiques et financiers. La relance n’est intervenue que récemment, dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique lancé par le gouvernement Meloni, et sur fond de crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. La nécessité de réduire la dépendance au gaz russe et d’accélérer la transition verte a poussé Bruxelles à soutenir activement les interconnexions avec le sud de la Méditerranée. L’Union européenne a d’ailleurs inscrit Elmed parmi les “projets d’intérêt commun, reconnaissant sa valeur stratégique, non seulement pour l’approvisionnement électrique, mais aussi pour la stabilité géopolitique de la région.

 

Ces derniers jours, un nouvel accord de financement de 12 millions d’euros a été signé à Tunis entre la Steg et la Banque européenne d’investissement (BEI) afin d’appuyer la Tunisie dans la mise en œuvre du projet. L’accord, paraphé par le directeur général de la Steg, Faycal Trifa, et par le chef du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de la BEI, Ulrich Brunnhuber, marque une étape concrète vers la réalisation d’un ouvrage d’une valeur totale d’environ un milliard d’euros. La pose du câble sous-marin est prévue d’ici la fin de l’année 2025, tandis que la mise en service de l’interconnexion dépendra également de l’achèvement des stations de conversion de Partanna et de Mlaabi, actuellement en phase de conception. À terme, Elmed n’est pas seulement une infrastructure de plusieurs centaines de mégawatts: il symbolise aussi un nouveau pacte énergétique et climatique entre l’Europe et l’Afrique du Nord. Une véritable “diplomatie du Green Deal”, qui, à travers des projets concrets, ambitionne de transformer la Méditerranée en un pont de durabilité, de développement et de coopération.

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