lunedì, Ottobre 14, 2024
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Une mission italo-marocaine découvre le plus ancien complexe agricole d’Afrique du Nord-Ouest

AGI –  Une mission archéologique conjointe italo-marocaine a découvert le plus ancien et le plus grand complexe agricole d’Afrique après la vallée du Nil. Cette importante découverte a eu lieu sur le site d’Oued Beht, près de Khemisset, grâce à une collaboration entre l’Institut national d’archéologie et des sciences du patrimoine (Insap) du Maroc, le Conseil national de la recherche italien (CNR-Ispc) et l’Université de Cambridge, sous la direction du professeur Giulio Lucarini pour la partie italienne.

Le site, qui remonte à la période néolithique, couvre une superficie d’environ dix hectares, comparable à celle de la ville grecque de Troie à l’âge du bronze. Cette découverte éclaire le rôle du Maghreb dans l’évolution des sociétés complexes de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord et permet d’enrichir l’histoire du peuplement de cette région entre le IVe et le IIIe millénaire a.C. Cette découverte révèle le poids du Maghreb dans l’évolution des premières civilisations agricoles, soulignant sa contribution non seulement au niveau local, mais aussi au développement des contacts et des échanges entre l’Afrique et l’Europe.

 

 

Le site d’Oued Beht fait partie d’un projet de recherche international et multidisciplinaire, lancé en 2021, appelé Oued Beht Archaeological Project (Obap), qui a été inauguré dans le cadre d’un programme de coopération scientifique entre l’Insap, le CNR-Ispc, l’Université de Cambridge et l’Association internationale d’études méditerranéennes et orientales (Ismeo). L’objectif de ce projet est de combler une lacune importante dans la compréhension de la préhistoire de l’Afrique du NordOuest. Une région qui, bien que reconnue pour son importance dans des périodes telles que le paléolithique, l’âge du fer et les périodes islamiques, a jusqu’à présent été moins explorée en qui concerne le néolithique.

Oued Beht représente une preuve importante de la présence de sociétés agricoles complexes dans la région et ouvre de nouvelles perspectives sur la diffusion des pratiques agricoles au-delà de la vallée du Nil. Selon un article scientifique publié dans la revue “Antiquity”, le site a livré des restes de plantes et d’animaux de compagnie, ainsi qu’un vaste ensemble d’objets, notamment des outils en pierre travaillés, des poteries décorées et de nombreux silos et fosses de stockage.

La position stratégique d’Oued Beht, entre le désert du Sahara et le détroit de Gibraltar, est un point clé pour comprendre les flux de personnes et de marchandises entre l’Afrique et l’Europe à l’époque néolithique. Les recherches menées sur le site ont montré que le Maghreb n’était pas isolé, mais qu’il jouait un rôle crucial dans le développement des sociétés complexes et des réseaux commerciaux et culturels de l’époque.

Giulio Lucarini, directeur italien du projet, souligne que cette découverte est significative non seulement pour la compréhension des dynamiques locales, mais aussi pour l’importance globale du Maghreb au Néolithique. “La découverte du site d’Oued Beht montre que le Maghreb a joué un rôle clé dans le développement des civilisations agricoles en Méditerranée et en Afrique du Nord. Elle témoigne du fait que, bien que les preuves archéologiques soient limitées, la région était activement intégrée dans les processus d’évolution sociale et technologique de l’époque “, a déclaré M. Lucarini.

 

 

 

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